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Col du Somport - refuge d'Arrémoulit . D+2300m .

 

Après une bonne nuit au col du Somport , je repart sous la pluie , direction le col des Moines . Je maudis le mauvais temps , le brouillard qui m'empèche de voir ce site

magnifique . Je distingue à peine le lac Casterau . Ici , de nombreuses cabanes sont ouvertes aux randonneurs : cabanes de la Hosse , cabane de Cap de Pount ou l'on

m'invite à me réchauffer autour d'un bon café ! L'Ossau est invisible , c'est pourtant le seigneur des lieux . En 1796 , Delfau , secrétaire général de la Dordogne pense

ètre le premier au sommet , mais un cairn est déjà érigé au sommet : quelqu'un l'a précédé . C'est de la cabane de la Cap de Pount que j'aurais du pouvoir admirer la

face nord de l'Ossau . La première ascension fut un véritable exploit : c'est en 1896 que la réalise Henri Brulle , René Astorg et 2 guides de Gavarnie :Célestin Passet

et François Bernat Salles . Il existe plus de 100 voies d'escalade autour de l'Ossau , dont certaines très difficiles . Pour tous les passionnés d'escalade , voici une anecdote

racontée par Robert Ollivier , un des pionniers de l'escalade artificielle dans les Pyrénées . Le 3 juillet 1933 , il ouvre une voie dans la face ouest du petit pic , visible

depuis le sentier , avec François Cazalet et Roger Mailly et il écrit dans son récit : "Je m'élève en rampant et débouche bientot dans une niche creusée juste dans le

front du grand surplomb , en plein dans l'avancée de la roche . De cette fenètre , qui s'ouvre en plein vide , je domine tout le bas de la muraille comme d'un balcon d'un

gratte-ciel ."

 

 

Une petite éclaircie me permet de découvrir le refuge de Pombie et son lac , mais toujours pas l'Ossau , ou le beau Jean Pierre comme l'appelent les Ossalois .

Pourquoi l'appelent-ils ainsi ? L'Ossau est un ancien volcan formé de 2 sommets , le grand et le petit pic et dans la vallée , on prénommait couramment Jean ,

l'ainé des enfants d'une famille , et Pierre le cadet .

Après une petite pause casse - croute au refuge de Pombie , je poursuis mon chemin , descend au caillou de Socques , puis remonte vers le refuge d'Arrémoulit .

Je passe à coté de la quèbe d'Arrius , abri sous roche qui servait de refuge aux premiers bergers . J'atteint le col d'Arrious . D'ici , 2 itinéraires : soit franchir le col ,

descendre vers le col d'Artouste , puis remonter vers Arrémoulit , soit emprunter le fameux passage d'Orteig , une vire vertigineuse plus impressionnante que difficile .

 

Le passage d'Orteig

Simple formalité quand il fait beau , le passage devient beaucoup plus délicat quand le rocher est glissant et la visibilité réduite . Petite poussée d'adrénaline car en

dessous il y a 200m de vide ! C'est Jacques Orteig (1834-1904) , guide aux Eaux Bonnes qui a trouvé ce passage . Egalement grand chasseur d'isards , c'était un

marcheur hors du commun . Il a réalisé par exemple le parcours suivant en moins de 9 heures : Eaux-Bonnes , pic de Ger , Pic du midi d'Ossau , Pau !

Ou encore Pau-Paris en 94 heures de marche en 8 jours ! Moi qui trouvait que j'avançais vite ...

Je préfère dormir dans la grande tente à coté du refuge . Grosse journée aujourd'hui avec près de 2300m de dénivellé . Je mange de bonne heure et au lit !

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